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Historique de la Société de Tir du Jura

Récit de Yves Spahis :

1867 – 2017 : Des chevaliers de l’Arquebuse à la Société de tir du Jura

 

C’est en 1867 que la Société des Francs-tireurs du Jura est née à Lons-le-Saunier. À sa manière, elle reprenait le flambeau de la Société des Chevaliers de l’Arquebuse, créée en 1518. Sous les couleurs de la Société de tir du Jura, elle célèbre cette année, ses 150 ans d’existence.

 

Depuis un peu plus de deux siècles déjà, la poudre noire a commencé à se faire entendre sur les champs de batailles. Les canons font s’écrouler les murailles et les traits à feu sont devenus arquebuses : des armes plus faciles à manier, plus précises et qui dans quelques années, à l’échelle « industrielle » vont débuter la richesse de la ville de Saint-Etienne. L’engouement pour ces armes, le prestige qui s’y rattache, l’esprit de compétition et certainement quelques arrières pensés « politiques » vont encore encourager la création de société de chevaliers de d’arquebuse : des associations « d’agrément » rassemblant des notables et marchands, adroit au tir, trouvant là prétexte à se retrouver pour de plaisantes joutes et quelques fêtes.

Ainsi la Société des chevaliers de l’Arquebuse de Lons-le-Saunier aurait été fondée, le 8 avril 1518, par Marguerite d’Autriche, comtesse de Bourgogne. Sa dimension est actée au XVIIe par les textes qui la voit prendre ses aises dans les fossés ouest que la ville met à disposition. En 1686, la société est véritablement installée sur le site qui est aménagé mais la cité qui s’étend amène les sociétaires à varier le théâtre de leurs entraînements, en 1720, ils sont sur un champ qui deviendra Cours Colbert. Nombre de déménagements plus tard, par délibération, en 1745, la ville leur concède une partie de l’emplacement des foires au bétail : la société des chevaliers de l’Arquebuse s’y installe, y construit un mur pour ses cibles et en 1762, un pavillon pour ses membres avec, au XVIIIe cycle, un théâtre à l’intérieur : il sera le théâtre officiel de Lons-le-Saunier jusqu’en 1795  En avril 93, toutes les possessions de la Chevalerie sont déclarées biens publics et en 94, la Révolution intègre, par décret, la compagnie de l’Arquebuse à la Garde Nationale. Jusqu’à sa démolition en 1882, la « Salle de la Chevalerie » servira, de salle des fêtes, de répétitions pour les chorales, de théâtre de secours, de salle d’honneur pour les distributions de prix, d’école communale et autres. La société retrouvera sa place dans la cité thermale en prenant de la hauteur, sur le plateau de Montciel, en 1867, lorsque la municipalité donne un terrain à la Société des francs-tireurs du Jura pour y construire un stand de tir : la Société de tir du Jura y compte aujourd’hui plus de 260 licenciés. Et des chevaliers d’autrefois en place au centre-ville, il reste aujourd’hui, la… place de la Chevalerie.

La Société de tir du Jura cible les jeunes

 

La plus ancienne société sportive de Lons-le-Saunier développe avec bonheur ses activités sur le plateau de Montciel . Bonne ambiance, bon esprit, la Société de tir du Jura (STJ) peut s’enorgueillir de compter, en 2017, 262 licenciés des deux sexes pratiquant leur passion tant en loisirs qu’en compétition dans des installations dédiées et aux normes de la Fédération  française de tir, en tir classique, armes réglementaires et poudre noir. Et son palmarès dans les concours départementaux, régionaux et nationaux sont éloquents.

Pour la pratique , la STJ propose ainsi un stand 25m pour les armes de poing tous calibres, un stand 45 m et un stand 200 m. Elle développe également la pratique du tir sportif de vitesse à travers un parcours adapté. Depuis quelques années, elle accueille également une section arbalète particulièrement dynamique. Enfin une école de tir accueille les plus jeunes sur son stand 10 m (carabine et pistolet à plomb) installé aux anciens ateliers municipaux (avenue du stade).

Cette dernière section s’illustre régulièrement dans les concours, y compris nationaux,  pour la grande fierté de son encadrement.

Des installations qui se partagent

Installé sur un site de promenade apprécié des Lédoniens, ou  des manifestations civiles ou militaires peuvent aisément se déployer , le stand de tir de Montciel a, dès sa création (il est inauguré en grande pompe le 6 octobre 1867),  intéressé l’armée  de par sa proximité pour l’entrainement des recrues . Bien que bénéficiant d’un site dédié à Mancy,  le 448 e Régiment d’infanterie basé à Lons-le-Saunier ne cache pas ses velléités d’annexion . Entre aménagements militaires et arrangements, la société des Francs-tireurs mettra  fréquemment et gracieusement – à partir de 1869 - ses installations à disposition des militaires.  Le lieu est agréable, le stand de tir est prisé : à l’initiative de la société de tir , un chalet « café restaurant du stand » est même construit en  1860 : il existait encore en 1950.

Les violences de l’histoire  (1870, 1914, 1939, Indochine, Algérie,…) avaleront des générations de recrues dont certaines sont venues se former au maniement des armes à Montciel . Parmi les régiments engagés, le 44 RI et les tabors marocains basés à la caserne Bouffez (l’actuelle gendarmerie) et le 60e RI dont la caserne Michel a laissé place à l’hôtel du Département. La dissolution de ces régiments ( juillet 84 pour le 60e RI) a de fait réduit la fréquentation des uniformes sur le site lédonien.

Pour autant, Police nationale, gendarmerie, douanes, pénitentiaire, gardes ONF… continuent à effectuer leur entrainement à Montciel et quelquefois même à s’affronter en interclubs dans l’enceinte mise à disposition par la Société de tir du Jura.

Et puisque l’on parle d’uniforme, saviez-vous que, entres autres « vedettes » Michel Colucci – alias Coluche- a fait son service militaire, en 1964, au 60e RI à Lons-le-Saunier. Et que donc forcément, il est passé par le stand de tir de Montciel…

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